Un chiffre brut : plus de 11 milliards d’euros collectés chaque année par les opérateurs de compétences. Derrière cette somme colossale, un mécanisme bien rodé qui irrigue la formation professionnelle en France. Les OPCO n’agissent pas dans l’ombre : ils orchestrent, aiguillent, financent. Et pour les actifs comme pour les entreprises, comprendre ce système, c’est ouvrir la voie à des parcours professionnels renouvelés, mieux armés face à la concurrence et aux mutations de l’emploi.
Les opérateurs de compétences, appelés OPCO, ont remplacé les OPCA depuis la réforme de 2018. Leur mission s’est précisée : accompagner salariés et employeurs dans la montée en compétences, en assurant le financement de multiples dispositifs. Contrats d’apprentissage, contrats de professionnalisation, développement des compétences : ils couvrent un large spectre d’actions concrètes, adaptées aux réalités du terrain.
Les petites et moyennes entreprises, trop souvent démunies face au maquis des dispositifs, trouvent auprès des OPCO un véritable relais. Prise en charge des coûts pédagogiques, conseils ciblés, adaptation aux besoins des branches professionnelles : ce soutien fait la différence pour permettre à tous les salariés, y compris dans les TPE, d’accéder à des formations de qualité.
Pour mieux visualiser l’action des OPCO, voici quelques exemples concrets de leur champ d’intervention :
- Financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation
- Accompagnement des branches professionnelles
- Service aux TPE et PME
Au quotidien, les OPCO accompagnent les entreprises dans le pilotage de leur plan de développement des compétences. Ce dispositif, bien plus qu’une simple formalité administrative, permet d’intégrer des actions de formation, des bilans de compétences ou encore une démarche de VAE (validation des acquis de l’expérience). L’objectif : permettre aux salariés d’évoluer, de s’adapter à leur poste, et à terme de renforcer leur employabilité sur un marché du travail mouvant.
| OPCO | Secteurs d’intervention |
|---|---|
| Opco EP | Plan de développement des compétences |
| AFDAS | Secteurs de la culture, des médias, des loisirs et du sport |
| ATLAS | Services financiers et de conseil |
| Uniformation | Champ social, services aux personnes, insertion, sport, enseignement et formation |
| AKTO | Entreprises et salariés secteurs à forte intensité de main d’œuvre |
| OCAPIAT | Secteurs de l’agriculture, la pêche et l’agroalimentaire |
| OPCO 2I | Secteurs des industries chimiques, pharmaceutiques, papiers-carton, métallurgie |
| Constructys | Branches du bâtiment, travaux publics, négoce des matériaux de construction et bois |
| OPCO Mobilités | Secteurs de la mobilité |
| OPCO Santé | Professions de la santé et du médico-social |
| L’Opcommerce | Structures des branches du commerce |
Quels dispositifs de formation peuvent être financés par les OPCO ?
Les dispositifs pris en charge par les OPCO couvrent bien plus que la simple transmission de savoirs. Le plan de développement des compétences reste central : il rassemble aussi bien des formations courtes que des bilans de compétences, sans oublier la VAE. Ce plan vise à permettre à chaque salarié de rester pertinent, opérationnel et employable.
Face à un secteur en mutation ou à une baisse durable d’activité, le programme TRANSCO s’impose comme un levier pour anticiper la reconversion des salariés. Il cible les emplois fragilisés, facilite le repositionnement professionnel, et s’appuie sur le FNE-Formation pour garantir un soutien financier solide.
Voici les principaux dispositifs auxquels les OPCO peuvent apporter leur financement :
- Plan de développement des compétences : actions de formation, bilans de compétences, VAE
- TRANSCO : reconversion des salariés, mutations sectorielles
- FNE-Formation : financement de TRANSCO
Les contrats d’apprentissage et de professionnalisation, eux aussi, bénéficient d’un appui financier. L’alternance entre théorie et pratique, pivot de ces contrats, permet une intégration progressive dans l’entreprise, tout en répondant aux attentes de qualification des employeurs. Les jeunes, mais aussi les demandeurs d’emploi, y trouvent une rampe d’accès concrète vers le marché du travail.
En somme, les OPCO se positionnent comme des partenaires de terrain, capables d’adapter leur soutien à la diversité des besoins des entreprises et des salariés, pour que la formation professionnelle ne reste pas un privilège réservé à quelques-uns.
Comment obtenir un financement OPCO pour sa formation ?
Pour pouvoir bénéficier d’un financement OPCO, il faut respecter une procédure méthodique. Commencez par repérer l’OPCO qui couvre votre secteur d’activité. Chaque branche professionnelle a son opérateur dédié : par exemple, Opco EP pour les entreprises de proximité, AFDAS pour la culture ou Constructys pour le bâtiment.
Ensuite, construisez un plan de développement des compétences détaillé, en y intégrant les formations que vous souhaitez suivre. Ce plan doit être validé par votre employeur, car il doit correspondre aux besoins identifiés au sein de l’entreprise. Formations, bilans de compétences, VAE : tout doit être argumenté et cohérent.
Les étapes à suivre pour solliciter un financement OPCO sont les suivantes :
- Identifiez l’OPCO compétent pour votre secteur
- Élaborez un plan de développement des compétences
- Faites valider le plan par votre employeur
Une fois le plan accepté, il ne reste plus qu’à constituer et transmettre le dossier à l’OPCO correspondant. Chaque opérateur de compétences fixe ses propres critères d’éligibilité et ses exigences en matière de pièces justificatives. Il est donc indispensable de bien s’informer en amont afin de maximiser ses chances de voir sa demande acceptée.
Certains OPCO comme OPCO Santé ou OPCO Mobilités évaluent les demandes au regard de la pertinence des projets et de leur adéquation avec les priorités du secteur. D’autres, à l’image d’OCAPIAT ou d’AKTO, privilégient l’accompagnement personnalisé afin de guider employeurs et salariés tout au long du processus.
En suivant ce parcours, la formation cesse d’être un luxe inaccessible. Elle devient une option tangible, à la portée de toutes les entreprises et de tous les salariés. La question n’est plus de savoir si l’on peut se former, mais comment saisir cette opportunité pour transformer son avenir professionnel.


