Types de connaissances : exemples pour les distinguer et les utiliser efficacement

Un chef pâtissier face à un biologiste, un simple flan posé sur la table. L’un déroule la recette, l’autre dissèque la chimie des œufs : deux mondes parallèles, deux visions d’un même dessert, et soudain la question fuse – laquelle de ces deux connaissances nourrit vraiment l’esprit ? Parfois, elles se croisent, s’ignorent, ou s’additionnent pour révéler des solutions inattendues.

À l’école, en open space ou sous le toit familial, jongler entre ces façons de saisir la réalité change radicalement la donne. Savoir différencier un réflexe d’une information, une méthode d’une intuition, c’est se prémunir contre les malentendus et transformer n’importe quel apprentissage en levier puissant. Quelques cas concrets suffisent à faire émerger des perspectives nouvelles, et à électriser la recherche de solutions.

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Panorama des principaux types de connaissances : comprendre leurs spécificités

La connaissance n’est pas un bloc monolithique : elle foisonne, se décline, s’organise en familles, chacune avec son propre terrain de jeu. Des théoriciens comme Jacques Tardif ou Bloom ont posé des balises claires, et toutes convergent vers quatre grandes catégories qui structurent notre rapport au savoir.

  • Connaissance déclarative : savoir quoi. C’est le répertoire des faits, concepts, règles et lois – retenir la loi de la gravitation ou réciter la liste des capitales, voilà l’exemple type.
  • Connaissance procédurale : savoir comment. Elle s’incarne dans les méthodes, les gestes, la capacité à enchaîner les bonnes étapes ; cuisiner une omelette ou installer un logiciel en sont l’illustration parfaite.
  • Connaissance conditionnelle : savoir quand et pourquoi agir. Ici, il s’agit d’identifier la procédure adéquate selon la situation, d’accorder la bonne méthode au bon contexte.
  • Connaissance conceptuelle : comprendre les liens, tisser des relations entre idées, discerner les modèles cachés lorsqu’une situation se complexifie.

À côté de ce quatuor, d’autres nuances s’invitent : la connaissance explicite (celle que l’on couche sans peine sur papier ou sur écran, consignée dans des manuels) s’oppose à la connaissance tacite, celle qui se niche dans l’expérience, l’intuition, et se transmet difficilement. Les savoir-faire – gestes précis, maîtrise technique – et les savoir-être – comportements, attitudes – élargissent encore la carte du territoire.

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Type Définition Exemple
Déclarative Faits, concepts, règles Énoncer une loi physique
Procédurale Procédures, méthodes Réaliser une opération chirurgicale
Conditionnelle Application contextuelle Sélectionner la bonne formule en fonction du problème
Conceptuelle Relations, modèles Comprendre l’écosystème d’une entreprise

La capacité à différencier ces catégories façonne la formation, aiguise la gestion des compétences, fluidifie la collaboration – dans un laboratoire comme dans la résolution d’un casse-tête du quotidien.

À quoi reconnaît-on une connaissance explicite, implicite ou tacite ?

La connaissance explicite s’affiche sans pudeur : elle se formalise, se consigne, s’échange sans friction. On la retrouve dans les modes d’emploi, les bases de données, les guides accessibles aux quatre coins d’une organisation. Son signe distinctif ? Elle circule de main en main, indépendante de l’expérience ou du vécu de celui qui la reçoit.

La connaissance implicite flirte avec la frontière. Elle repose sur du formalisé, mais s’enrichit de nuances, de tours de main glanés sur le terrain, jamais vraiment écrits, pas totalement instinctifs non plus. Elle s’attrape au vol, par observation, par imitation, dans les interstices d’une pause café ou d’un brief improvisé.

La connaissance tacite ne se laisse pas capturer aussi facilement. Elle vit sous la peau, dans l’expérience accumulée, dans cette capacité à sentir la bonne décision au moment opportun. La transmettre ? Un défi de taille. Ici, le compagnonnage, le récit vécu, le partage d’expériences sont les seules voies qui comptent vraiment.

  • Explicite : formalisée, accessible, transmissible par écrit.
  • Implicite : adaptée, partagée par imitation ou interaction informelle.
  • Tacite : enracinée dans l’expérience, transmise par observation ou accompagnement direct.

Exemples concrets pour distinguer chaque type dans la vie professionnelle et personnelle

Les types de connaissances ne vivent pas que dans les manuels : ils s’incarnent dans chaque geste, chaque stratégie, chaque interaction. Dans le monde du travail, la connaissance explicite prend la forme de procédures détaillées, de modes d’emploi, de bases de données consultables par tous. Prenez Smart Tribune : leur force, c’est de capitaliser sur ces ressources pour garantir la stabilité des services et faciliter l’intégration des nouvelles recrues. Chez soi, une recette de famille recopiée à la main, transmise de génération en génération, illustre la même logique.

La connaissance implicite se glisse dans les adaptations discrètes. Un salarié module l’accueil des clients selon l’heure ou l’humeur ambiante, sans que ces ajustements ne se retrouvent dans un quelconque manuel. À la maison, un parent adapte la formulation d’une règle selon l’âge ou la sensibilité de l’enfant : la règle ne change pas, sa transmission, si.

La connaissance tacite s’illustre dans le geste sûr de l’artisan, dans l’intuition de l’expert qui sent venir la tempête. Dans une équipe, le mentor guide le novice, transmet ses réflexes, son sens du timing, sa lecture instinctive des situations tendues. Sur la route, le conducteur aguerri évite la catastrophe sans pouvoir expliquer – ni même comprendre – le cheminement de sa décision.

  • Explicite : mode d’emploi, guide, base documentaire.
  • Implicite : astuces transmises oralement, ajustements spontanés.
  • Tacite : intuition, réflexe forgé par l’expérience, savoir transmis par l’exemple ou l’observation.

Mieux utiliser ces connaissances au quotidien : conseils pratiques et stratégies gagnantes

Les organisations les plus agiles orchestrent la connaissance en quatre temps : capturer, organiser, partager, affiner. Pour la connaissance explicite, la clé réside dans l’organisation : centraliser procédures, guides et référentiels dans une base commune. Résultat : une information qui circule vite, une montée en compétence accélérée, et un risque d’oubli minimisé lors des changements d’équipe.

La connaissance tacite impose une autre partition. Ici, le mentorat, les communautés de pratique, l’échange d’expériences ouvrent la voie. Les entreprises qui encouragent le storytelling et les retours d’expérience donnent une chance à ce savoir invisible de s’exprimer, de s’enrichir, de se transmettre.

Pour aller plus loin, il faut adapter les stratégies à la nature du savoir et au profil de ceux qui le portent. Quelques idées à tester :

  • Documenter systématiquement les processus pour structurer le savoir explicite.
  • Favoriser l’apprentissage par l’observation et l’échange pour révéler l’implicite et le tacite.
  • Développer des outils collaboratifs : wikis internes, forums, bases partagées.

Ne nous y trompons pas : la gestion des connaissances ne se résume pas à une question d’outils ou de technologie. Elle repose avant tout sur l’envie de transmettre, sur la curiosité collective, sur cette énergie qui pousse à faire circuler les expériences et à remodeler les savoirs. C’est là que se joue la véritable agilité : quand l’intelligence collective prend racine et que, soudain, les réponses dépassent la somme des questions.